Bulletin HS

Bulletin HS | Été 2023

Bienvenue à la Mise à jour sur l’HS, une nouvelle initiative de la Fondation canadienne de l’hidradénite suppurée (HS). L’an dernier, nous avons entrepris l’élaboration de notre futur plan stratégique. Grâce à ce processus épuisant, mais extrêmement réfléchi, nous avons défini notre mission première, soit « Aider les dermatologues canadiens à mieux gérer l’HS ».

Nous avons déjà entrepris des activités éducatives traditionnelles sous la forme du Symposium annuel sur les progrès en matière d’hidradénite suppurée et du symposium de surspécialité sur l’HS tenu dans le cadre du Congrès annuel de l’Association canadienne de dermatologie. Ces événements offrent aux participants d’excellentes possibilités de formation interactive de grande qualité. Néanmoins, la portée de ces événements est limitée au nombre relativement restreint de participants. De nos jours, les plateformes en ligne sont des éléments essentiels de tout plan d’éducation médicale efficace. La nouvelle Mise à jour sur l’HS fournira des renseignements à jour et facilement accessibles tout au long de l’année. Chaque numéro présentera l’essentiel des nouveaux développements importants dans le domaine, des conseils cliniques et des commentaires sur les recherches récemment publiées.

J’espère que vous aimerez la Mise à jour sur l’HS. Nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires et de vos suggestions pour les prochains numéros.

Raed Alhusayen MBBS MSc(Clin/Epi) FRCPC
Présidente, Fondation canadienne de l’hidradénite suppurée

Mise à jour sur l’HS – Septembre 2019

Elizabeth O’Brien, MD FRCPC
Professeure agrégée, Dermatologie
Université McGill

Lancée en 2017, la clinique d’hidradénite suppurée de l’Hôpital général de Montréal visait à répondre au nombre croissant de patients atteints d’HS référés à la clinique d’immunodermatologie, augmentation qui a révélé qu’une clinique spécialisée améliorerait la prise en charge globale des patients atteints d’HS. La clinique vise à fournir aux patients des soins optimaux basés sur une convergence du diagnostic, de la détermination du stade et de la prise en charge, à donner aux médecins résidents et aux étudiants une formation sur l’HS tout en réunissant et documentant de l’information pour des recherches futures.

Le contexte de la clinique universitaire présente certains avantages que des cabinets privés pourraient avoir de la difficulté à offrir sur les plans du personnel de soutien, de l’aménagement matériel et de la documentation. Le personnel de la clinique inclut un dermatologue, des médecins résidents en dermatologie, en médecine familiale et dans d’autres spécialités de la médecine, ainsi que des étudiants en médecine en stage au choix, la secrétaire de la clinique, l’infirmière clinicienne en dermatologie qui a de l’expérience du traitement des plaies et une préposée aux bénéficiaires. Même si la clinique n’est pas multidisciplinaire, elle demeure en contact rapproché avec celle de la chirurgie plastique pour des références croisées. Si les chirurgiens voient des patients à l’urgence, ils les réfèrent directement à notre clinique pour la prise en charge médicale.

Les nouveaux patients obtiennent un rendez-vous d’une heure. Tous les patients reçoivent les formulaires suivants à remplir dans la salle d’attente : antécédents, qualité de vie en dermatologie (BLQI), échelle visuelle analogique de la douleur (VAS). Les scores sont consignés dans une case en surbrillance dans le dossier afin que l’on puisse les extraire facilement pour étude. On peut ajouter d’autres questionnaires pour des projets de recherche en particulier. Les patients reçoivent des documents d’information au sujet de l’HS, ainsi que les coordonnées de groupes d’entraide de patients atteints d’HS. Étant donné les besoins particuliers des patients atteints d’HS, que les écoulements et les odeurs embarrassent souvent, d’épais tampons étanches sont déposés sur les tables des salles d’examen et un déodorant est placé à un endroit discret dans chaque salle. Les patients sont vus d’abord par l’infirmière, qui évalue les plaies, consigne les zones atteintes et l’étendue de l’atteinte et demande au patient de préciser les préoccupations que celui ci souhaite aborder. L’infirmière prend des photographies qui sont versées au dossier du patient pour la documentation et le suivi.

Le dermatologue et les médecins résidents passent en revue les antécédents du patient avec celui ci et examinent les zones atteintes, comptant les lésions. On utilise actuellement trois systèmes d’évaluation : Hurley, PGA et iHS4. Les patients aux stades 1 et 2 de l’échelle de Hurley sont soumis à une échographie qui vise à garantir l’exactitude de la détermination du stade et aide à procéder à l’évaluation préchirurgicale.

La thérapie, les mesures générales, les traitements topiques, intralésionnels, systémiques et chirurgicaux sont basés sur la situation de chaque patient en particulier. On offre aux patients qui ont des lésions très enflammées une injection intralésionnelle de 5 à 10 mg/ml de triamcinolone (dose maximale de 20 mg par mois). Ils peuvent en outre se présenter pour des injections intralésionnelles au cours des cliniques sur l’HS. On procède à de petites excisions et à la fenestration après une préévaluation échographique précédée de l’administration d’un anesthésique topique suivie de l’administration de xylocaïne et d’épinéphrine. On applique une solution de Monsel pour assurer l’hémostase, de la vaseline et un pansement sec. Les patients sont référés à leur clinique de santé communautaire pour un changement quotidien de pansement s’ils ne se sentent pas à l’aise de le faire eux-mêmes. Dans le cas des excisions plus étendues, les patients sont référés à la clinique de chirurgie plastique.

Les patients ont répondu de façon extrêmement positive à cette clinique spécialisée, qui offre d’abondantes occasions d’enseignement et de recherche sur l’HS.

Dre Tracey Brown-Maher, MD FRCPC

L’hidradénite suppurée (HS) est difficile à traiter dans la communauté, mais le traitement peut être enrichissant. Cette maladie auparavant « orpheline » a laissé beaucoup de patients sans diagnostic, traitement ou qualité de vie satisfaisante. J’ai entendu des patients dire « Vous êtes le premier médecin à poser un diagnostic ou à m’offrir un traitement » ou « C’est le plus que j’en ai appris sur ce que j’ai depuis des années ».

Il faut plus de temps pour interviewer et évaluer les patients atteints d’HS. Ils sont souvent désespérés et frustrés, car ils ont déjà été déçus. Ils peuvent être apathiques. Il faut prévoir suffisamment de temps pour procéder à une consultation appropriée. J’essaie d’organiser une « clinique systémique » tous les mois ou aux deux mois et de réserver un après-midi pour tous les nouveaux patients atteints d’HS. Je prévois des suivis « plus légers » pendant la même période afin de ne pas avoir à me précipiter. Le fait de recevoir de tels patients de façon répétitive en clinique crée un « rythme » qui permet de prendre des antécédents et de procéder à un examen physique approfondis. J’essaie d’utiliser un « aide-mémoire » pour indiquer les zones atteintes sur un schéma. J’ai aussi une infirmière auxiliaire qui m’aide au cours de la clinique.

J’essaie de demander à tous les patients atteints d’HS comment ils se sentent. La dépression constitue une importante comorbidité associée à l’HS. Il peut être difficile pour certains médecins d’aborder la question. Je commence souvent par dire « tout problème chronique peut être une cause de stress et d’anxiété ou avoir un effet sur l’humeur… avez-vous déjà ressenti cet effet ». Beaucoup de patients admettront que c’est le cas et ils sont prêts à en discuter. Je leur pose aussi des questions au sujet des médicaments et si je constate qu’ils prennent des médicaments pour traiter des problèmes d’humeur ou d’anxiété, je reconnais qu’il y a un lien entre leur problème et l’HS. Une telle manifestation d’intérêt permet d’instaurer la confiance.

Je ne parle jamais de poids au cours de la première visite. Si un patient aborde le lien entre l’obésité et l’HS, je lui réponds que je vois des patients minces et obèses qui ont ce problème. Il se peut que la perte de poids aide ou non. Elle peut aider à traiter d’autres comorbidités. Je reconnais qu’il n’est pas facile de perdre du poids. Si j’évite de les blâmer ou de leur faire honte, les patients sont plus disposés à discuter de façons de perdre du poids. J’encourage toujours mes patients à perdre du poids et je les félicite lorsqu’ils réussissent à le faire. L’abandon du tabac est aussi une question délicate. Je leur parle de tabagisme et je leur précise qu’il peut précipiter la maladie ou l’aggraver. Je leur conseille de demander aux membres de leur famille d’éviter de fumer pour cette raison. Lorsqu’un patient est prêt à cesser de fumer, il demande de l’aide.

Je rassure les patients atteints d’HS en leur disant que la maladie n’est pas causée par le fait qu’ils sont « sales ». Il s’agit d’une inflammation chronique liée à d’autres maladies chroniques que nous voyons régulièrement. Je leur dis que le problème est assez répandu. Beaucoup de patients pensent être les seuls à vivre avec l’HS, ce qui les empêche de chercher à se faire traiter. Au cours d’une consultation de suivi, les patients signalent souvent qu’ils ont finalement discuté de leur problème avec d’autres membres de leur famille et constaté que d’autres personnes en sont aussi atteintes. Le fait de savoir qu’ils ne sont pas seuls à souffrir du même problème réconforte les patients et abat les obstacles qui les empêchent d’accepter de se faire traiter. Je leur remets aussi un dépliant sur l’HS à rapporter chez eux et qui pourrait les amener à poser d’autres questions au cours des sessions suivantes.

J’aborde brièvement les possibilités de traitement, y compris les antibiotiques topiques et systémiques, les stéroïdes intralésionnels, les produits biologiques et la chirurgie. Les patients doivent savoir que la prise en charge par le médecin améliore le succès de la chirurgie. J’offre aux patients des antibiotiques systémiques au cours de la première consultation et je leur demande de revenir trois mois plus tard pour une réévaluation. Je leur demande aussi de noter les flambées et le nombre de lésions. J’offre à tous les patients une ordonnance permanente pour des stéroïdes intralésionnels en cas de flambées. Mon infirmière les insérera quelque part au cours de la clinique s’ils ont besoin d’une injection d’urgence. Les patients apprécient ce service, ce qui, de nouveau, favorise la confiance. Je leur demande de se soumettre à un bilan biologique après la première visite si leur maladie est au stade modéré à sévère afin que nous puissions nous préparer pour l’étape suivante, soit l’administration d’un produit biologique au besoin.

Je donne des conférences sur l’HS à des OP et à des urgentistes. L’éducation les aide à poser des diagnostics exacts et à produire des références adéquates et opportunes. Je reçois toutes les semaines de nouveaux patients atteints d’HS qui n’ont été référés. J’ai de bons contacts avec des chirurgiens généraux et des chirurgiens plasticiens et je leur précise que je suis disposée à gérer médicalement les patients s’ils peuvent se charger des interventions chirurgicales. Nous nous référons mutuellement des patients. Je demeure aussi en contact avec des gastroentérologues parce qu’il se peut que des patients prennent déjà un produit biologique pour la maladie intestinale inflammatoire et qu’il soit nécessaire d’augmenter leur dose ou de changer de médicament si c’est possible pour traiter adéquatement plus d’une comorbidité.

J’aime bien traiter cette maladie difficile à gérer. J’encourage les autres dermatologues à faire de même. L’espoir donné aux patients atteints d’HS peut non seulement améliorer leur vie, mais accroître la satisfaction qu’un dermatologue tire de son travail.

Examinatrice : Dre Nouf Almuhanna, MD
Rédacteur : Dr Raed Alhusayen, MD MSc FRCPC

Possibilité de poursuivre à long terme, après 10 semaines, le traitement de l’HS par la combinaison clindamycine et rifampicine

Une recension des écrits a révélé ce qui suit au sujet de l’innocuité.

Rifampicine : lésions hépatiques causées par les médicaments.

  • La rifampicine cause une faible élévation des concentrations d’enzymes hépatiques chez 10 à 20 % des patients. Il n’est pas nécessaire habituellement d’arrêter le médicament ni de rajuster la dose chez ces patients.
  • L’hépatotoxicité fait habituellement son apparition au début du traitement, au cours des six premières semaines, ce qui signifie qu’il est peu probable que la prolongation du traitement ait des effets sur les patients qui l’ont toléré pendant 10 semaines.

Rifampicine : néphrite interstitielle

  • On a constaté le plus souvent une néphrotoxicité causée par un traitement intermittent et l’administration deux fois par semaine.
  • La néphrotoxicité est réversible après l’arrêt de la rifampicine.
  • Rien n’indique qu’il y a un lien entre le traitement après 10 semaines et un risque plus élevé d’avoir cet effet indésirable.

Rifampicine : interaction médicamenteuse et induction de l’enzyme hépatique p450 3A4

  • La rifampicine réduit les concentrations de clindamycine de 90 % en 10 jours environ.
  • Cela indique que l’effet du traitement à la combinaison rifampicine et clindamycine peut être causé entièrement par la rifampicine.
  • Cela indique aussi que le risque de colite pseudomembraneuse dépend principalement de la rifampicine, ce qui est rare. En fait, la rifampicine sert dans certains cas à traiter la colite pseudomembraneuse.

Clindamycine : infection à clostridium difficile d’origine communautaire (CA-CDI)

  • Trois méta-analyses ont conclu que l’usage de l’antibiotique constitue un facteur de risque d’avoir l’effet secondaire et deux études ont signalé que le plus grand risque est attribuable à la clindamycine.
  • Des études confirment peut-être que l’exposition à la clindamycine accroît le risque de CA-CDI, mais elles ne traitent pas du risque lié à l’exposition de longue durée.

Expérience du traitement de longue durée à la combinaison clindamycine et rifampicine

  • On n’a pas trouvé d’étude traitant de l’expérience de longue durée liée à cette combinaison.
  • Il existe une vaste expérience de l’utilisation de longue durée de la rifampicine pour le traitement de la tuberculose, mais les données sur la clindamycine sont limitées.
  • Le risque d’effets indésirables chez les patients qui prennent la combinaison clindamycine et rifampicine est regroupé en grappes au cours des 10 premières semaines du traitement.
  • C’est pourquoi les auteurs ont conclu qu’il est possible de poursuivre le traitement après 10 semaines si c’est cliniquement nécessaire.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30281779/

Détermination de la dose optimale d’infliximab pour le traitement de l’hidradénite suppurée.

  • Une étude rétrospective des cohortes portant sur 52 patients atteints d’HS traités à l’infliximab s’est déroulée entre juin 2015 et mars 2018.
  • Les régimes initiaux les plus courants étaient les suivants : 10 mg/kg aux huit semaines (n=36; 69 %) et 7,5 mg/kg aux huit semaines (n=10; 19 %).
  • Les régimes continus les plus courants étaient les suivants : 10 mg/kg aux huit semaines (n=17; 33 %) et 10 mg/kg aux six semaines (n=14; 27 %).
  • Trente-cinq (67 %) des patients ont atteint le résultat principal, soit l’établissement d’un régime à dose stable, le plus souvent 10 mg/kg aux huit semaines (n=17; 49 %) ou aux six semaines (n=10; 29 %).
  • On a constaté des améliorations importantes de la moyenne des bilans AN, des sinus qui coulent, de la VS et de l’hémoglobine, mais non de la PRC.
  • La plupart des patients étaient au stade 3 de l’échelle de Hurley (87 %).
  • En moyenne, les patients ont reçu 3,8 traitements antérieurs, le plus souvent des antibiotiques (90 %), et des traitements concomitants à l’infliximab, pour une moyenne de 2,1, le plus souvent des antibiotiques (52 %).
  • Les perfusions ont été bien tolérées : 10 (19 %) des patients ont subi au total 12 effets indésirables, les infections mucocutanées étant les plus courantes.
  • L’administration aux patients d’une dose initiale de 10 mg/kg aux huit semaines pourrait réduire le nombre de rajustements nécessaires pour parvenir à établir une dose stable produisant une bonne réaction clinique.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31095972

Les patients atteints d’hydradénite suppurée présentent une charge comorbide plus lourde que ceux qui ont le psoriasis.

  • Cette étude vise à estimer la comorbidité globale chez les patients atteints d’HS et à la comparer à celle des patients qui ont le psoriasis.
  • On a procédé à une analyse transversale basée sur l’analyse de données provenant de multiples systèmes de santé et sur une plateforme de recherche.
  • On utilise l’indice de comorbidité de Charlson (CCI), mesure normalisée et validée de la comorbidité globale.
  • Les chercheurs ont tiré des données de trois études des cohortes, soit les patients atteints d’HS, ceux qui ont le psoriasis et un groupe témoin.
  • La cohorte HS était plus jeune (moyenne [ET] 43,7 [14,6]), comptait plus de femmes (4037 [76,1 %]) et plus de personnes d’origine afro-américaine (1902 [35,8 %]) que les cohortes psoriasis et témoin.
  • Avant le jumelage, le score CCI moyen global (ET) était le plus élevé dans la cohorte psoriasis (2,33 [3,13]), ensuite dans la cohorte HS (1,80 [2,79]) et, enfin, dans la cohorte témoin (1,26 [2,35]).
  • Après le jumelage, chaque cohorte comptait 3 818 patients d’âge, de sexe et de race ou origine ethnique identiques.
  • Les analyses jumelées ont révélé que la moyenne globale (ET) du score CCI était la plus élevée dans la cohorte HS (1,95 [2,96]), ensuite dans la cohorte psoriasis (1,47 [2,43]; P < 0,001) et enfin dans la cohorte témoin (0,95 [1,99]; P < 0,001).
  • Un total de 516 patients atteints d’HS (13,5 %) présentaient un score CCI moyen global de 5 ou plus.
  • Les comorbidités les plus fréquentes chez les patients atteints d’HS étaient la pneumopathie chronique (1 540 [40,3 %]), le diabète sans complications chroniques (927 [24,3 %]), l’hépatite bénigne (455 [11,9 %]), le diabète entraînant des complications chroniques (365 [9,6 %]) et les néoplasmes malins (342 [9,0 %]).
  • Les patients atteints d’HS qui présentaient des scores CCI d’au moins cinq risquaient presque cinq fois plus de mourir dans les cinq ans que les patients atteints d’HS dont le score CCI s’établissait à 0.
  • La charge comorbide globale normalisée mesurée par l’indice CCI chez les patients atteints d’HS est deux fois plus élevée que dans la population générale.
  • Les maladies qui présentent des indices CCI semblables à ceux de l’HS comprennent le lupus érythémateux disséminé (score CCI : 1,43), la dermatomyosite (score CCI : 1,4) et la spondylarthrite ankylosante (score CCI : 1,33).
  • Limitation :
    • Le CCI ne saisit pas tous les problèmes de comorbidité comme les troubles de l’humeur et l’abus de substances qui, selon d’autres études, sont plus prévalents chez les patients atteints d’HS que dans la population générale.

Link: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30994865/

Innocuité clinique à long terme de la combinaison clindamycine et rifampicine pour le traitement de l’hidradénite suppurée : stratégie à suivre pour atténuer les effets secondaires et améliorer l’observance thérapeutique

  • Les données portent sur 100 patients atteints d’HS qui ont reçu la combinaison clindamycine et rifampicine pendant 10 semaines et ont été suivis pendant cinq ans.
  • On n’a consigné aucun effet secondaire grave comme les lésions hépatiques d’origine médicamenteuse, la néphrite interstitielle et la colite pseudomembraneuse.
  • Les données réunies ont révélé une incidence de symptômes gastrointestinaux (GI) chez 38 % des patients traités, dont 50 % ont décidé de cesser de prendre la combinaison d’antibiotiques.
  • Un régime efficace mis à l’essai pour atténuer les effets secondaires GI consiste à commencer le traitement en prenant seulement 300 mg de rifampicine deux fois par jour pendant sept jours et à ajouter, après la première semaine, une dose de 300 mg de clindamycine deux fois par jour.
  • Trois (8 %) seulement des 40 patients qui ont suivi ce régime ont signalé des effets secondaires GI et aucun d’entre eux n’a décidé de cesser le traitement.

Link: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30430549/

Prévalence élevée de la spondyloarthrite clinique chez les patients atteints d’hidradénite suppurée

  • Les chercheurs ont effectué une étude transversale pour analyser la prévalence des caractéristiques de la spondyloarthrite clinique autodéclarée chez des patients adultes atteints d’HS dans deux centres hollandais de référence en soins tertiaires de l’HS.
  • Ils ont mis au point un questionnaire basé sur l’Évaluation des critères de classification de la spondyloarthrite axiale (douleurs dorsales pendant trois mois ou plus, âge à l’apparition, moins de 45 ans) et périphérique (arthrite périphérique, enthésite ou dactylite) de la Société internationale de la spondyloarthrite, ainsi que sur d’autres caractéristiques cliniques (antérieures ou présentes) de la spondyloarthrite.
  • Dans l’ensemble, 47,2 % (620/1313) des questionnaires étaient admissibles à l’analyse. Sur ce total, 416 (67,1 %) des patients ont autodéclaré 1 ou plus des 4 critères de classification de la Société internationale de la spondyloarthrite.
  • Les critères de classification pour la spondyloarthrite axiale et périphérique ont été déclarés par 72,8 % et 27,2 % des sujets, respectivement.
  • La grande majorité (87 %) des patients a déclaré une caractéristique supplémentaire ou plus de la spondyloarthrite : 32,9 % ont déclaré 1 caractéristique, 29,1 % en ont déclaré 2, 16,1 %, 3, et 8,9 %, 4 ou plus.
  • Comparativement aux patients qui ne présentaient pas de critère de classification autodéclaré (n= 204), ceux qui présentaient des critères autodéclarés de classification de la spondyloarthrite étaient beaucoup plus souvent des femmes (60,9 % c. 74,8 % respectivement), avaient un IMC moyen plus élevé (26,7 5 kg/m2 c. 28,6, respectivement), étaient souvent anciens fumeurs ou fumeurs (76,2 % c. 87,9 %, respectivement), avaient l’HS depuis plus longtemps en moyenne (17,0 ans c. 19,9 ans, respectivement) et ont déclaré des symptômes plus actifs au moment de l’enquête.
  • Un mécanisme pathogène semblable pourrait expliquer l’existence d’un lien entre l’HS et la spondyloarthrite : dysrégulation des voies de la réponse immunitaire de la TNF alpha, de interleukine 1, de l’interleukine 12, de l’interleukine 23 et de l’interleukine 17.
  • En résumé, les caractéristiques cliniques autodéclarées de la spondyloarthrite sont courantes chez les patients atteints d’HS, en particulier chez les patients classiques atteints d’HS, qui présentent des symptômes actifs d’HS, qui ont déjà fumé et dont l’HS dure depuis plus longtemps.

Link: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30554892/

Les patients atteints d’HS combinée ou non avec la maladie de Crohn vivent avec un risque accru de pyoderma gangrenosum

  • Analyse transversale d’adultes atteints de pyoderma gangrenosum (PG) chez les patients atteints d’HS et les patients sans HS aux États-Unis, fondée sur des bases de données de multiples systèmes de santé regroupant 55 millions de patients.
  • Évaluation de patients avec et sans PG pour chaque variable catégorique (HS, sexe, âge et maladie de Crohn (MC)).
  • Les patients atteints d’HS étaient surtout des femmes (74,7 %) et la majorité étaient jeunes, dans la catégorie des 18 à 44 ans (58,1 %). La prévalence de la MC chez les patients atteints d’HS s’établissait à 1,9 % des cas.
  • La prévalence globale de la PG chez les patients atteints d’HS s’établissait à 0,18 % (125 sur 68 232) comparativement à 0,01 % (1 835 sur 31 435 166) chez les patients sans HS (P <0,0001).
  • Les personnes atteintes d’HS risquent d’avoir la PG 21,14 (IC à 95 %, 17,51 à 25,51) fois plus que celles qui ne l’ont pas.
  • La prévalence de la PG était semblable chez les patients des deux sexes atteints d’HS.
  • Elle était aussi plus élevée chez les patients atteints d’HS qui avaient au moins 45 ans (0,23 %) que chez ceux de 18 à 44 ans (0,15 %).
  • La prévalence de la PG était beaucoup plus élevée chez les patients atteints d’HS et de la maladie de Crohn (MC) (3,68 %) que chez ceux qui avaient l’HS sans la MC (0,12 %).
  • Chez les personnes ayant la MC, les patients atteints d’HS risquaient, 12,38 (IC à 95 %, 9,15 à 16,74) fois plus d’avoir la PG que les patients sans HS.
  • Chez les patients qui n’avaient pas la MC, ceux qui étaient atteints d’HS risquaient 26,51 (IC à 95 %, 21,07 à 33,36) fois plus d’avoir la PG que les personnes sans HS. Ces chiffres indiquent que le lien entre l’HS et la PG n’a rien à voir avec la MC.
  • Les cliniciens devraient soupçonner un peu la présence de PG chez les patients atteints d’HS présentant des ulcérations douloureuses qui ne semblent pas typiques de l’HS puisque l’on a déclaré qu’il y a PG à la fois aux sites de lésions HS et à des sites éloignés.

Link: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30738122

Prévalence plus élevée de l’acné vulgaire (AV) chez les patients atteints d’hidradénite suppurée

  • Étude par observation fondée sur des bases de données administratives contenant plus de 55 millions de patients.
  • La prévalence globale de l’AV s’établit à 15,2 % (7 315 sur 48 085) et 2,9 % (497 360 sur 16 899 470) chez les patients atteints d’HS et chez ceux qui ne l’ont pas, respectivement (P <0,0001).
  • Les patients atteints d’HS risquaient 4,51 [IC à 95 %, 4,40 et 4,63] fois plus d’avoir l’AV que les patients sans HS.
  • L’AV était la plus prévalente chez les femmes (5 870 sur 35 790 [16,4 %]), les 18 à 44 ans (5 260 sur 28 870 [18,2 %]), les personnes non blanches (3 120 sur 17 825 [17,5 %]), les personnes obèses (5 430 sur 35 135 [15,5 %]), les non-fumeurs (3 165 sur 19 935 (15,9 %)) et les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (685 sur 2 385 [28,7 %]).
  • Les patients non blancs atteints d’HS présentaient une prévalence plus élevée d’AV (17,5 %) que les patients blancs atteints d’HS (13,9 % [P\0,0001]).
  • Chez les patients atteints d’HS, la prévalence de l’AV était presque deux fois plus élevée chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (28,7 %) que chez les femmes non atteintes (15,5 % [P <0,0001]).
  • On établit un lien entre l’HS et la prévalence accrue de l’AV chez les patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (RR, 3,14; IC à 95 %, 2,86 à 3,44) et les patientes qui ne le sont pas (RR, 4,24; IC à 95 %, 4,11 à 4,37).

Différence entre l’acné et l’HS :

  • L’occlusion folliculaire se produit dans les follicules pileux terminaux dans les cas d’HS, tandis que les follicules comme éléments de l’unité pilosébacée sont atteints dans les cas d’AV, ce qui peut expliquer la différence entre les sites atteints.
  • L’excès de sébum constitue une caractéristique fondamentale de l’acné, puisque la production de sébum est normale dans le cas de l’HS.
  • L’acné produit couramment des comédons ouverts ou fermés, tandis que l’HS produit des comédones ouverts seulement.
  • L’obstruction, la dilatation et la rupture des follicules sont des caractéristiques centrales de la pathogenèse des deux affections et de l’HS.
  • Les récepteurs 2 de type Toll sont surexprimés dans les cas d’AV et d’HS. Lorsqu’ils sont activés, les récepteurs de type Toll déclenchent l’inflammation en aval.

Link: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30287328

 

Mise à jour sur l’HS – Avril 2019

Commentaire : Dr Raed Alhusayen MBBS MSc FRCPC

Les premières lignes directrices nord-américaines sur l’HS ont récemment été publiées. Elles sont le fruit d’une collaboration entre les fondations canadienne et américaine de l’hidradénite suppurée. Les lignes directrices s’adressent en premier lieu aux dermatologues, mais l’information qu’elles contiennent sera utile à tous les fournisseurs de soins de santé qui gèrent des patients atteints d’HS. Le document aborde une vaste gamme de sujets, y compris l’évaluation de la gravité de la maladie, le dépistage des facteurs de risque et des comorbidités, la gestion de la douleur, le soin des plaies, les interventions de rechange, les thérapies médicales et les approches chirurgicales. Il est important de souligner, comme le font remarquer les auteurs, que les recommandations proposées dans les lignes directrices pour la gestion de l’HS ont été formulées en fonction des données probantes disponibles au moment de la rédaction du document et selon l’opinion et l’interprétation des experts qui ont participé à son élaboration. Elles ne visent pas à établir une norme de soins, car chaque patient atteint d’HS est unique en ce qui concerne la présentation, la gravité de la maladie, les comorbidités, les contre-indications et la réponse au traitement.

Voici quelques points saillants des lignes directrices :

  • Évaluation de la gravité de la maladie : On recommande pour la pratique clinique de procéder à la détermination du stade de la maladie selon la norme de Hurley et le nombre de lésions inflammatoires. Il faut également tenir compte de l’évaluation que fait le patient de sa maladie (douleur, échelle visuelle analogique de la douleur [VAS], qualité de vie en dermatologie [DLQI]). D’autres systèmes de classement doivent être utilisés à des fins de recherche.
  • Tests de dépistage : Les tests génétiques et les biomarqueurs ne sont pas recommandés. Les tests de microbiologie ne sont pas recommandés à moins que l’infection ne suscite des préoccupations cliniques.
  • Dépistage des comorbidités : Les patients atteints d’HS présentent des taux plus élevés d’obésité, de tabagisme, de syndrome métabolique (diabète, hypertension, dyslipidémie), d’anxiété et de dépression, de syndrome des ovaires polykystiques, de maladie inflammatoire de l’intestin et d’arthrite inflammatoire. Il faut fonder le dépistage sur les antécédents et l’examen physique. Chez certains patients présentant un risque plus élevé de diabète, les tests de laboratoire sont recommandés.
  • Conseils sur le mode de vie : S’il y a lieu, il faut conseiller les patients sur la perte de poids et l’abandon du tabac, pour les avantages globaux qui en découleront pour leur santé en plus d’un meilleur contrôle de l’HS. Cela doit se faire de façon objective et respectueuse.
  • Alimentation : Il n’y a pas suffisamment de données probantes pour recommander de suivre certains régimes ou d’éviter certains groupes alimentaires (p. ex., les produits laitiers).
  • Traitement naturel ou de rechange : Le supplément de zinc est une option raisonnable pour les patients légèrement atteints qui recherchent des thérapies naturelles ou de rechange.
  • Gestion de la douleur et pansements : Le contrôle de la douleur et le soin des plaies sont des éléments importants de la gestion de l’HS. Une approche multidisciplinaire est habituellement nécessaire.
  • Antibiotiques oraux : La tétracycline et la rifampine+clindamycine sont recommandées pour l’atteinte bénigne à modérée et grave, respectivement. Le dapsone peut être utile dans certains cas d’atteinte légère. Les antibiotiques peuvent être utilisés comme thérapies auxiliaires dans les cas graves. La thérapie d’entretien à long terme, en particulier les tétracyclines et le dapsone, peut être appropriée dans certains cas et devrait être fondée sur la pondération risques-avantages.
  • Adalimumab : L’adalimumab à la dose approuvée pour l’HS est recommandé pour les patients atteints d’une maladie modérée à grave. Selon les experts, on peut envisager l’adalimumab dans certains cas moins graves.
  • Autres produits biologiques : Les produits biologiques de rechange comprennent d’autres inhibiteurs anti-TNF (infliximab), anti-IL 12/23 (ustekinumab) et anti-IL1 (anakinra). Les preuves existantes n’appuient pas l’utilisation de l’etanercept.
  • Ertapenem : L’ertapenem IV peut être utile comme thérapie de secours ou comme passerelle vers la chirurgie dans les cas les plus graves d’HS.
  • Traitements immunosuppresseurs traditionnels : Les stéroïdes systémiques à faible dose et la cyclosporine peuvent être envisagés dans les cas de résistance sévère. Il faut toutefois les utiliser avec prudence étant donné les effets secondaires possibles.
  • Interventions en clinique : Le kenalog intralésionnel, la fenestration et le laser Nd:YAG sont des interventions utiles à pratiquer en clinique.
  • Chirurgie : L’excision locale à large marge, soit par chirurgie ou laser au CO2, est la modalité chirurgicale de choix pour les lésions chroniques étendues.
  • Thérapie médicale en période périopératoire : Le traitement médical continu, y compris le traitement biologique, est susceptible d’être bénéfique pour le contrôle de la maladie et la guérison des plaies.

Les lignes directrices sont disponibles en deux parties en libre accès et peuvent être consultées sur le site Web du Journal of the American Academy of Dermatology (en anglais) :
1) North American Clinical Management Guidelines for Hidradenitis Suppurativa: A Publication from the United States and Canadian Hidradenitis Suppurativa Foundations. Part I: Diagnosis, Evaluation, and the use of Complementary and Procedural Management.
https://www.jaad.org/article/S0190-9622(19)30367-6/fulltext

2) Part II: Topical, Intralesional, and Systemic Medical Management
https://www.jaad.org/article/S0190-9622(19)30368-8/fulltext

Dr. Ralph George MD FRCSC

De nombreux patients atteints d’HS se sentent nerveux ou même réticents face à la chirurgie. Pourtant, une opération peut parfois être très utile. Il est important de comprendre ce que la chirurgie peut et ne peut pas faire. Pour la plupart des personnes atteintes d’HS, la chirurgie ne peut pas offrir de remède. L’HS est une maladie chronique, tout comme la polyarthrite rhumatoïde, par exemple. Ni l’une ni l’autre de ces deux maladies ne peut être guérie par la chirurgie. Toutefois, de la même façon qu’une chirurgie des articulations peut aider une personne atteinte d’arthrite, une intervention chirurgicale planifiée peut aider un patient atteint d’HS. Il est important que le patient et le chirurgien comprennent les objectifs de la chirurgie et aient tous deux des attentes raisonnables quant au résultat. La chirurgie fonctionne le mieux lorsqu’elle vise une zone problématique particulière, où les lésions reviennent et produisent des tunnels et des écoulements. La chirurgie ne peut pas garantir que l’HS ne reviendra jamais, mais elle peut soulager une région réfractaire à d’autres traitements. La chirurgie fonctionne mieux lorsqu’elle est combinée aux meilleurs soins médicaux continus possible. Il faut suivre un traitement biologique ou antibiotique avant l’intervention chirurgicale et continuer par la suite. Dans le cas d’une opération planifiée, le dermatologue doit faire tous les efforts possibles pour contrôler l’HS au maximum, ce qui donnera à l’intervention la meilleure chance de succès.

N’oubliez pas que la chirurgie fonctionne le mieux dans le contexte de soins médicaux optimaux et continus prodigués par le dermatologue. C’est un travail d’équipe!

Rédigé par le by Dr. Raed Alhusayen MBBS MSc (Clin/Epi) FRCPC

L’espérance de vie des patients atteints d’HS est plus courte

  • Étude de cohorte rétrospective de la base de données finlandaise Care Register for Health Care.
  • On a analysé les données sur la mortalité de 4 379 patients atteints d’HS comparativement à 40 406 patients atteints de psoriasis et 49 201 patients atteints de nævus mélanocytaire.
  • L’âge moyen au décès était de 60,5 ans dans les cas d’HS, de 71,1 ans dans les cas témoins de psoriasis et de 75,2 ans dans les cas témoins de nævus.
  • Les principales causes de mortalité chez les patients atteints d’HS sont les maladies du système circulatoire, y compris les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux (33,7 %), le cancer (27,9 %), et les accidents et la violence, y compris les suicides (11,2 %).
  • Il est à remarquer que les cancers respiratoires représentaient 9 % de la mortalité chez les patients atteints d’HS, soit le double du taux des groupes témoins, probablement en raison de la prévalence élevée du tabagisme chez les patients atteints d’HS (élément non saisi dans cette étude).
  • La maladie des patients a été le plus souvent identifiée au moment de l’admission à l’hôpital, ce qui indique que des cas d’HS plus graves ont été inclus dans l’étude. Il ne faudrait donc pas appliquer ces résultats à tous les patients atteints d’HS.
  • Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces résultats?
    • L’HS est associée à de multiples comorbidités comme l’obésité, le diabète, le syndrome métabolique (non pris en compte dans l’analyse).
    • L’HS est un état d’inflammation chronique.
    • Une autre analyse effectuée par le même groupe a révélé un risque accru de suicide chez les femmes atteintes d’HS (5 fois plus élevé que chez les femmes atteintes de naevus, 2 fois plus élevé que chez les femmes atteintes de psoriasis).

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30597518

Nouvelles lignes directrices de la BAD pour la gestion de l’HS

En décembre 2018, la British Association of Dermatologists (BAD) a publié ses nouvelles lignes directrices sur la gestion de l’HS. Il s’agit d’un instrument important pour les médecins qui s’occupent de patients atteints d’HS.

  • Le document s’adresse en premier lieu aux fournisseurs de soins primaires et aux médecins de famille.
  • Un effort considérable a été consacré aux détails méthodologiques.
  • La plupart des recommandations sont simples :
    • Antibiothérapie orale avec tétracyclines comme thérapie systémique de première intention.
    • Adalimumab pour une maladie modérée à grave.
  • Bon nombre des recommandations correspondent à celles de lignes directrices antérieures et de déclarations consensuelles d’autres sociétés, avec toutefois certaines différences notables :
    • Forte recommandation contre l’utilisation de l’isotrétinoïne (sauf pour les patients qui ont des lésions concomitantes acnéiformes modérées à graves) : je suis ravi de voir cette position ferme étant donné l’utilisation courante de ce médicament qui n’est pas étayée par le corpus de données probantes actuel.
    • Recommandation claire en faveur du dépistage des comorbidités.
    • Approche en plusieurs étapes : L’algorithme suggère des tétracyclines comme thérapie de première intention. Pour les patients qui ne réagissent pas, les étapes suivantes sont la rifampicine et la clindamycine, puis le dapsone ou l’acitrétine, puis l’adalimumab, puis l’infliximab. Je soupçonne que cette approche vise à donner des directives claires aux fournisseurs de soins primaires. Toutefois, certaines de ces recommandations ne semblent pas être appuyées par des données probantes, y compris la suggestion d’utiliser l’acitrétine ou le dapsone chez les patients pour qui les antibiotiques systémiques ont échoué.
    • Interprétation conservatrice des données probantes : Les lignes directrices ont conclu que les données probantes étaient insuffisantes pour formuler des recommandations concernant de nombreuses modalités de traitement, y compris la cyclosporine, les stéroïdes systémiques, l’ertapenem IV, les contraceptifs oraux, les produits biologiques non anti-TNF et les modalités au laser.
  • En plus de son public principal, les lignes directrices sont également utiles pour d’autres fournisseurs de soins de santé, p. ex., les chirurgiens qui souhaitent amorcer le traitement avec les patients en attendant une consultation avec un dermatologue.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30552762

Données à long terme sur l’adalimumab

  • Suivi effectué pendant jusqu’à 3 ans en prolongation ouverte pour les patients des études contrôlées randomisées PIONEER I et II qui ont reçu 40 mg d’adalimumab par semaine. Le suivi minimum était de 92 semaines.
  • Comprend un total de 88 patients. Le groupe total a été comparé à un sous-ensemble de patients ayant obtenu un résultat à l’Évaluation clinique de la sévérité de l’hidradénite suppurée (HiSCR) ou un résultat partiel (≥ 25 % de réduction du nombre de nodules inflammatoires) à la semaine 12 (répondants partiels et répondants à la 12e semaine [PRR]).
  • La dernière observation reportée a été utilisée pour gérer les données manquantes pendant la prolongation ouverte.
  • Dans le cas des PRR, ils ont maintenu une amélioration de leur nombre de lésions par rapport au niveau de référence. L’amélioration moyenne à la fin de l’étude était la suivante : réduction de 36 % du nombre d’abcès et de 49 % du nombre de nodules inflammatoires. Fait intéressant, on a également observé une réduction de 39 % des fistules et des fistules drainantes.
  • 18 % des patients ont subi une flambée (définie par une augmentation de 25 % du nombre d’abcès)
  • 22 patients sur 88 ont cessé de prendre le médicament en raison d’effets indésirables ou d’un manque d’efficacité.
  • Le taux d’infections graves était de 3,4 %.
  • Aucun cancer ni décès n’a été signalé.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29860040

Différences entre les hommes et les femmes dans les sites anatomiques touchés

  • Étude transversale de 124 patients atteints d’HS (71 femmes, 53 hommes) de 6 centres de dermatologie en Italie
  • Les hommes étaient plus susceptibles d’être touchés dans la région glutéale (32,3 % des hommes contre 8,7 % des femmes, P < 0,001), tandis que la région du sein était la plus touchée chez les femmes (16,3 % des femmes contre 4,6 % des hommes, P = 0,02).
  • La différence dans l’atteinte des aisselles chez les femmes (42,4 %) et les hommes (30,8 %) n’était pas statistiquement différente. Cela est probablement attribuable à la taille relativement petite de l’échantillon, car la même différence aurait été statistiquement significative dans une étude comptant plus de 300 participants.
  • L’obésité a été associée à une multiplication par 3 du risque d’atteinte grave selon le score HS-PGA (RC = 3,28; IC à 95 %, 1,55–6,95; P < 0,01) et selon l’échelle de Hurley (RC = 3,22; IC à 95 %, 1,42–7,31; P < 0,01).

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30593710

L’HS est associée à de faibles concentrations de zinc

  • Étude cas-témoin portant sur 122 patients atteints d’HS.
  • 37 % des patients atteints d’HS avaient de faibles concentrations sériques de zinc (< 83,3 µg/dL) comparativement à 12 % des témoins (RC ajusté de 6,7; IC à 95 %, 2,6–17,4).
  • Une faible concentration sérique de zinc a également été associée au stade III de l’échelle de Hurley, à l’atteinte de trois sites du corps et à l’atteinte des organes génitaux et du périnée.
  • Ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Il y a une corrélation négative entre le zinc et l’inflammation, ce qui suggère qu’une faible concentration de zinc pourrait être un marqueur d’inflammation. Néanmoins, il a été démontré que le supplément de zinc se traduisait par une amélioration clinique des séries de cas de patients atteints d’HS.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30043129

Le guselkumab pourrait être efficace pour traiter l’HS

  • Rapport de cas de 3 patients atteints d’HS au stade avancé III de Hurley qui avaient une contre-indication (2) ou chez qui le traitement habituel a échoué (1).
  • Ils ont été traités au guselkumab à la dose standard administrée aux patients atteints de psoriasis.
  • À 12 semaines, tous les patients ont obtenu une réduction de plus de 50 % des scores de gravité de l’HS (IHS4). Il y a également eu une certaine amélioration des scores de douleur sur les échelles DLQI et EVA.
  • Des études de science fondamentale ont démontré que plusieurs cytokines inflammatoires sont régulées à la hausse dans l’HS, y compris le TNF, l’IL-1, l’IL-17 et l’IL-23.
  • À l’heure actuelle, des essais cliniques évaluent les produits biologiques anti IL-17 et anti IL-23 dans l’HS.
  • Cela pourrait être une option chez les patients atteints d’HS sévère et qui ont une contre-indication à l’adalimumab, surtout s’ils sont en même temps atteints de psoriasis.

 Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30480844